Vous avez peut-être une Reconnaissance de Qualité deTravailleur Handicapé (RQTH) et vous vous posez peut-être la question de savoir si vous devez mentionner celle-ci dans votre CV.
Certaines personnes estiment que oui et d’autres que non.
Nous allons voir les arguments pour les deux positions avec Stéphane M., directeur RH depuis plus de 20 ans.
Les arguments pour ne pas mentionner sa RQTH
Certaines personnes pourront sans doute vous conseiller de ne pas mentionner votre reconnaissance de travailleur handicapé sur votre CV.
Elles peuvent en effet estimer que cela peut faire peur à un recruteur qui risque de penser à des aménagements de poste ou à une moindre efficacité dans le travail.
De plus, l’imaginaire populaire voit systématiquement le travailleur handicapé dans un fauteuil roulant sans aucune autonomie (heureusement que tout ceci est faux).
De quelle manière mentionner sa RQTH ?
Après en avoir discuté avec plusieurs Directeurs des Ressources Humaines, personnes en charge de recrutements et managers, il apparaît de manière tout à fait évidente que ce statut de travailleur handicapé ne doit en aucun cas être caché.
Ce n’est pas non plus la peine de mettre celui-ci en évidence, en gros titre, mais il fait partie de vous et à ce titre il se doit d’être connu comme tous les autres éléments qui font votre personnalité.
Alors de quelle manière faut-il mentionner sa RQTH ?
Il faut être le plus précis possible lorsque l’on mentionne sa RQTH dans un CV
Comme pour toute compétence ou toute connaissance, il s’agit ici d’apporter le plus de précision possible à la personne qui va être amenée à lire votre CV.
En effet, vous ne devez pas vous contenter de dire que vous êtes reconnu travailleur handicapé ; ce champ est beaucoup trop vaste et ne veut absolument rien dire.
Il vous faut apporter les précisions que le recruteur attend et peut être le rassurer quant à vos possibilités au travail.
Ainsi, je vous conseille des formules telles que :
« Reconnu travailleur handicapé pour des problèmes au genou »
Cela ne posera absolument aucun problème si vous postulez sur un poste de comptable ou de commercial par exemple.
De la même manière vous pouvez mentionner :
« Reconnu travailleur handicapé en raison de ma cécité »
Encore une fois cela ne posera absolument aucun problème sur des postes de masseur, de vendeur par téléphone par exemple.
Vous le voyez, en fonction des postes, le fait d’être handicapé ne comporte absolument aucun obstacle.
Il est évident que vous ne pourrez pas être maçon si vous ne pouvez pas soulever du poids et que les postes de chauffeur routier vous seraient fermés si la position assise n’est pas compatible avec votre état physique.
Tout est toujours une question de bon sens !
Il faut mentionner sa reconnaissance RQTH à un endroit dédié dans le CV
Votre reconnaissance de travailleur ne doit pas être votre premier argument pour être recruté (en effet les entreprises et les administrations de plus de 20 salariés ont l’obligation d’avoir dans leurs effectifs 6% de travailleurs handicapés).
Aussi, évitez de mentionner ce statut dans le titre ou dans l’accroche de votre CV.
Ne perdez pas de vue qu’un recruteur est à la recherche de compétences et de savoir-être qui permettront à son entreprise de progresser.
Vous pouvez donc mentionner votre RQTH dans la rubrique « renseignements complémentaires » ou en dessous de vos coordonnées si vous le souhaitez.
L’important est de ne pas mettre plus en avant votre handicap, vos restrictions que vos compétences.
Ne comptez pas sur de la bienveillance ou de la pitié pour être recruté.
Le monde du travail ne fonctionne absolument pas de cette manière.
Il faut montrer que votre reconnaissance RQTH ne vous empêche pas de travailler de manière efficace
Dans votre CV, comme pour tous les autres candidats d’ailleurs, vous devez mettre en avant certaines de vos réussites professionnelles ou personnelles.
En ce qui vous concerne, l’objectif est de montrer que vous êtes totalement employable et que le fait de vous recruter ne sera en aucun cas un problème pour l’entreprise.
Soyez donc très précis sur tout ce que vous avez pu faire tout au long de votre carrière.
Plus vous montrerez d’exemples de réussites plus votre futur employeur se sentira rassuré.
Il doit en oublier votre statut et vous embaucher pour ce que vous savez faire.
Si vous postulez sur un poste de manager et que vous avez dirigé des équipes nombreuses dans un contexte difficile, peu importe que vous l’ayez fait en étant handicapé d’un bras ou que vous soyez totalement valide ; ce qui compte dans cet exemple précis ce sont vos réelles capacités d’encadrement.
De la même manière, vous êtes capable de réaliser les bilans de nombreuses entreprises en un temps record, cela ne changera rien que vous soyez assis sur un fauteuil de bureau ou sur un fauteuil roulant.
C’est pour cela que je préfère que soit mentionnée la reconnaissance en tant que travailleur handicapé à la fin du CV.
Ainsi, le recruteur sera séduit par votre candidature sans être « pollué » par des a priori que ceux-ci soient positifs ou négatifs. Comme tous les candidats, vous devez être jugé sur vos compétences et vos aptitudes au travail.
Il sera toujours temps de mettre celles-ci en avant au cours d’un entretien de recrutement ou vous serez à égalité avec tous les autres candidats.