Selon certaines statistiques, il semblerait que 81 % des candidats mentent ou exagèrent une situation lors d’un entretien d’embauche.
Alors, un petit mensonge peut-il être dangereux ? Jusqu’à quel point peut-on exagérer ?
C’est ce que nous allons voir.
Est-il possible de mentir en entretien ?
Mentir sur son salaire actuel
Lorsque la question du salaire va être abordée lors de l’entretien de recrutement, la personne qui est en face de vous va sans doute vous poser la question de votre salaire actuel.
Vous avez plusieurs possibilités de réponse.
- Vous pouvez tout d’abord répondre directement en donnant votre salaire actuel et auquel cas le risque est que le recruteur s’aligne sur celui-ci.
Mais pour vous pouvez également préciser votre salaire actuel en disant que vous ne quitterez votre poste que pour une revalorisation :« Ma situation actuelle me convient parfaitement à l’exception du salaire que je souhaiterais plus important. C’est une des raisons pour laquelle j’ai répondu à votre offre même si celle-ci m’intéresse particulièrement également ».
- Vous pouvez également préciser que peu importe le salaire que vous avez actuellement mais que ce dont vous devez parler maintenant c’est le salaire qui est lié au poste sur lequel vous postulez.
En effet, si le poste nécessite des compétences et des connaissances supérieures à celles de votre poste actuel, il est tout à fait normal que la rémunération ne soit pas similaire.
Mais en tout état de cause, je ne vous encourage pas à mentir sur votre salaire.
Cacher une expérience professionnelle
De la même manière, je n’encourage pas à cacher une expérience professionnelle.
Si toutes les expériences n’ont pas la même valeur, ce n’est pas une raison pour cacher une ou deux années dans votre parcours professionnel.
De plus, tous les métiers ont de la valeur ne serait-ce que lorsqu’ils permettent de nourrir une famille.
En effet, on est parfois obligé d’accepter les postes qui ne nous plaisent pas forcément mais qui vont nous permettre d’avoir un salaire en fin de mois.
J’ajouterais de plus qu’accepter un poste en dessous de ses compétences par exemple plutôt que de rester au chômage est plutôt une bonne chose.
En effet, quoi qu’il arrive on apprend toujours quelque chose, il y a toujours des éléments positifs à en tirer.
Inventer une expérience professionnelle
Inventer une expérience professionnelle me semble très dangereux.
Au-delà du fait que mentir n’est pas une chose très pertinente, inventer une expérience l’est encore moins.
En effet, comment commencer une relation sur un mensonge ?
De plus, il est toujours possible au recruteur de contacter un ancien employeur et si tel est le cas et que la personne qui était prête à vous donner votre chance s’aperçoit que vous lui avez menti, vous pouvez avoir la certitude que vous ne serez pas recruté.
Mentir à propos de son préavis
Parfois lorsque l’on sent que l’entreprise a un besoin urgent de recruter on peut avoir la tentation de mentir sur la durée du préavis en précisant que nous pouvons être disponible rapidement.
Encore une fois commencer une relation professionnelle par un mensonge n’est pas pertinent.
Et de plus ne vous inquiétez pas si la personne souhaite vraiment vous recruter elle sera en capacité d’attendre un mois ou deux plutôt que de recruter une personne qui ne lui convient qu’à moitié.
Mentir à propos de sa situation personnelle
Nous sommes ici en présence d’un élément sur lequel il n’y a aucune raison de mentir.
Si vous êtes célibataire à 40 ans ce n’est en rien un obstacle à votre carrière professionnelle.
De la même manière, ne cachez pas vos enfants en bas âge, le tout est de préciser aux recruteurs que vous aurez toujours une solution de garde si ceux-ci tombent malades et qu’en aucun cas cela ne sera un obstacle dans l’exécution du travail.
Si vous êtes une femme et que vous êtes enceinte, je ne vous conseille pas non plus de cacher cet état si vous avez dépassé le premier trimestre de grossesse. En revanche, si tel n’est pas le cas et que l’on ne nous vous a pas posé la question il n’y a aucune raison d’aborder le sujet.
Il peut arriver, bien que cela soit interdit, qu’un recruteur vous pose la question de savoir si vous envisagez d’avoir de nouveaux enfants. Dans ces cas-là il faut rester très évasive et dire que ce n’est pas prévu aujourd’hui mais que même si cela devait arriver cela ne saurait en aucun cas un obstacle dans le travail.
En ce qui concerne votre âge bien évidemment il ne faut mentir ni sur le CV ni lors de l’entretien de recrutement. Quel que soit votre âge, pensez surtout à en tirer les avantages et à les mettre en valeur au moment de l’entretien.
Mentir sur ses diplômes
Bien évidemment il est formellement interdit de mentir sur vos diplômes.
C’est le cas avec certitude lorsqu’un diplôme est exigé pour exercer une profession : infirmière, éducatrice de jeunes enfants, médecins par exemple.
Mais même pour les autres professions qui ne nécessitent aucun diplôme, ne vous inventez pas un Master en droit, un CAP de cuisine, une licence de psychologie etc. etc. il arrive très régulièrement au moment du recrutement que l’original du diplôme soit demandé donc je vous laisse imaginer la suite si vous ne possédez pas le diplôme en question.
Mentir sur vos activités extra professionnelles
Pour rendre votre candidature plus pertinente, vous pouvez avoir la tentation de mentir sur certains de vos loisirs.
Ceci est à éviter absolument car il arrive très fréquemment que les échanges lors d’un entretien de recrutement s’orientent autour des loisirs.
Si vous vous dites un grand lecteur et que vous n’êtes pas capable de parler du dernier roman que vous êtes en train de lire, cela risque d’être réellement problématique pour vous.
Peut-on exagérer en entretien ?
Exagérer certains chiffres réalisés précédemment
Il peut arriver qu’un entretien de recrutement tourne autour de certains chiffres :
Un chiffre d’affaires réalisé, un nombre de couverts servis tous les midis, un nombre de personnes encadrées etc. etc.
Si vous voulez un petit peu embellir et valoriser votre candidature vous pouvez toujours en rajouter un peu.
Mais je ne vous invite pas à le faire de manière exagérée car cela demanderait des compétences totalement différentes que vous ne possédez peut-être pas.
Aussi, si vous encadriez 25 personnes vous pouvez toujours dire que vous en encadriez une trentaine ou si vous prépariez le repas pour 100 couverts vous pouvez toujours dire qu’il y en avait entre 100 et 150. Attention cependant toujours à ce que le recruteur ne contacte pas votre ancien employeur pour vérifier tel ou tel chiffre.
Par contre, si vous avez par exemple été amené ponctuellement à servir 150 repas, cela ne sera pas un vrai mensonge puisque vous avez été en capacité de le faire et ce même si ce n’était pas tous les jours.
Exagérer son niveau de compétences
S’agissant du niveau de compétences, il est également essentiel d’être très vigilant.
Si vous ne connaissez que les bases d’un logiciel ne dites pas que vous êtes un expert car si l’entreprise a besoin d’un expert vous risquez de vite vous retrouver en difficulté.
Ne perdez jamais de vue qu’il y a une période d’essai dans les contrats de travail et que si les choses se passent mal vous risquez de voir celle-ci se terminer plus tôt que prévu.
Ce que je vous conseille de faire s’agissant des compétences c’est d’être honnête sur le niveau que vous détenez mais de toujours préciser que vous êtes en formation de manière continue et que pour vous l’objectif est de toujours progresser.
Précisez si vous le voulez que ces formations se font de manière totalement autonome et qu’elles ont juste pour objectif de vous rendre plus professionnel et plus compétent.