Vous avez postulé pour un poste à l’international et votre CV anglais a retenu l’attention des recruteurs. Bravo. Mais vient alors le moment fatidique de l’entretien d’embauche. Ne paniquez pas ! Un entretien anglais est un peu différent d’un entretien en français, mais on va vous expliquer tout ça.
Conditionnez les recruteurs qui vont vous recevoir
Les recruteurs qui auront retenus votre candidature se font une pré-idée de votre personne. Ils veulent vous voir en entretien pour confirmer leurs sentiments.
Comment bien les conditionner dès le départ ?
- Avec un CV professionnel bien présenté rédigé tout en anglais et sans faute (les services de traduction de CV de MyCvFactory peuvent vous être utile).
Utilisez un modèle de CV anglais pour éviter toute erreur de mise en page. Dans les pays anglo-saxons, on ne rédige pas un CV (qui en anglais se dit « CV » ou « resume ») comme un CV français. Il est notamment commun de ne pas mettre de photo sur le CV.
- Dans votre CV aussi bien que dans votre lettre de motivation, vous mettez en avant vos forces, vos points forts et votre enthousiasme pour ce travail.
Passez les entretiens téléphoniques en anglais d’abord
Aux États-Unis, plus qu’en France, il est de coutume de d’abord passer par un ou plusieurs petits entretiens téléphoniques.
Ils peuvent durer 10 – 20 minutes. C’est la première sélection.
Cela peut être assez stressant d’autant qu’au téléphone il n’est pas toujours simple de bien entendre ce que dit son interlocuteur (il y a peut-être du bruit environnant) ou même son comprendre son accent (on ne peut pas lire sur ses lèvres ni voir ces réactions qui aident à la compréhension dans en entretien en face à face).
Isolez-vous dans une pièce sans bruit. Préparez quelques phrases pour vous présenter (votre nom et votre age suffisent en général) et quelques accomplissements professionnels en relation bien sûr avec le poste souhaité : votre expérience, vos compétences vis-à-vis du poste proposé.
Répétez plusieurs fois ces quelques phrases à haute voie pour vous entraîner avant. S’entraîner est vraiment nécessaire. Cet entretien téléphonique est un exercice auquel nous ne sommes pas trop habitué.
Mettez en avant vos qualités
Sûrement, les recruteurs vont vous demander pourquoi vous êtes qualifié pour le poste : « Why should we choose you », « What are your qualities »… C’est le moment de vanter vos atouts et de montrer que vous méritez bien le poste.
Les recruteurs américains notamment aiment voir des candidats proactifs qui se mettent en avant (sans être arrogant non plus). N’hésitez pas à prendre l’entretien en main « j’ai vu que vous aviez lancé ce nouveau produit… » un peu comme si vous étiez déjà dans la boite.
Attention à ne pas surestimer vos compétences non plus. Ne dites pas que vous pouvez développer une application web alors que vous savez seulement créer un site web.
Cela dit, vous pouvez insister sur le fait que vous pouvez très bien évoluer et que toutes les tâches qui vous seront confiées sont à votre portée.
Préparez les questions qui tombent à chaque fois
En anglais il y a aussi des questions classiques que posent les recruteurs et qui sont très semblables aux questions françaises. Préparez-les. Cela vous évitera de bafouiller ou de vous retrouver dans l’embarras.
« How would your friends describe you? »
« What is the most interesting thing you’ve done in the past three years? »
« What you’d want me to know that it’s not in your CV? »
« What is your greatest strength? and your weakness? »
« Why should I hire you and no the next candidate who walks in the door? »
« Do you have any question? »
Donnez des chiffres et du concret
C’est ici l’une des plus grandes différences avec le recrutement en France.
Les recruteurs américains et les anglais préfèrent aller droit au but. Plus que vos jolis diplômes et plutôt que de belles phrases leurs expliquant ce que vous avez accompli, il faudra leurs donner des chiffres, des exemples concrets et des performances mesurables.
Il vous faut être direct et précis sur vos succès et réussites.
« J’ai géré et managé des équipes de 5 à 15 personnes. »
« J’ai augmenté le chiffre d’affaires de 7% »
« J’ai vendu pour 250000€ de marchandises »
« J’ai bossé sur un projet de 500000 euros de budget »
« J’ai été promu deux fois en deux ans »
Il vous faudra évidemment préparer aussi tous ces chiffres et ne hésiter au moment de les sortir.
Renseignez-vous sur le vocabulaire anglais du job
Vous êtes un peu hésitant sur votre anglais ? Si vous arrivez à vous débrouiller, cela ne devrait pas être un problème. Par contre essayez au minimum de maîtriser le langage et le jargon du secteur d’activité. Surtout si vous candidatez à un poste un peu technique.
Si vous ne comprenez pas une question, ca n’est pas un drame. Il est tout à fait acceptable de faire répéter ou reformuler.
N’hésitez pas à travailler un peu votre anglais si vous ne vous sentez pas trop sûr.
Enquêtez pour valoriser l’entreprise
Les recruteurs vous demanderont sûrement votre intérêt pour l’entreprise ou pour l’offre : « Why do you want this job ». Ne répondez surtout pas par une hésitation ou sur le fait que cela peut être un bon choix de carrière.
Aux USA notamment, les recruteurs vont attendre de vous que vous montriez un vrai intérêt pour l’entreprise.
Avant que vous ne passiez l’entretien, informez-vous autant que possible sur l’offre mais surtout sur l’entreprise.
- Trouvez les produits et services phares de l’entreprise, les nouveautés (au minimum sur ses sites web)
- Sa politique par rapport aux employés. Il existe certains sites comme Glassdoor où ce sont les anciens employés qui évaluent leurs anciens employeurs.
- Les dernières actualités sur la société (sur les réseaux sociaux par exemple)
- Essayez de trouver ce que vos prédécesseurs ont fait et comment ils travaillaient. Quelques recherches sur LinkedIn peuvent peut-être vous mener à quelque chose d’intéressant.
Tout cela vous permettra de vanter votre intérêt pour l’entreprise, le poste proposé et votre motivation : parce que vous voulez rejoindre un grand groupe, parce que vous êtes qualifié pour le poste, parce que vous souhaitez rendre plus concurrentielle l’entreprise, parce que votre méthode de travail permet d’optimiser la productivité…
Faire cette petite enquête vous permettra :
- de ne pas passer pour un cancre lorsque l’on vous posera la question « What do you know about our company ? »
- de placer judicieusement des choses que vous avez lu
- de poser des questions sur l’entreprise.
Cela démontera au recruteur tout votre intérêt et toute votre motivation.
Comment se comporter en entretien ?
Ici rien de vraiment différent avec les entretiens en français :
- Avoir une bonne présentation. Habillez-vous pour le rôle. Il vaut mieux être trop bien habillé que pas assez. La première impression compte beaucoup.
- Être ponctuel à l’entretien. Ni trop tôt ni trop tard. Si vous n’êtes même pas à l’heure pour un entretien d’embauche, allez-vous être à l’heure tous les matins ?
- Être souriant et professionnel. Il faut que l’on vous prenne au sérieux mais il faut que le recruteur pense que vous vous fondrez bien dans l’équipe.
- Adopter une posture professionnelle. Tenez vous droit et non avachi. Regardez vos interlocuteurs dans les yeux.
Le rapport de force est différent
Que votre entretien se passe avec des américains, des anglais, des australiens ou des néo-zélandais, le rapport de force avec les recruteurs est beaucoup moins fort qu’en France.
Les recruteurs, tout comme les patrons et cadres en général, sont beaucoup moins distants de leurs employés. Les employés sont plus considérés comme des collaborateurs. Par exemple, dès l’entretien, votre interlocuteur vous invitera peut-être à l’appeler par son prénom.
Au moment d’un entretien d’embauche vous serez plutôt mis d’égal à égal avec le recruteur, qui plutôt que de montrer que c’est lui le chef de cet entretien, cherchera à savoir si vous serez compatible avec l’entreprise et ses valeurs.
Ceci est encore plus vrai en Australie et Nouvelle-Zélande où la vie est plus « laidback » (détendue) et les entretiens bien plus relax qu’en France.
Croyez en vos chances et soyez positif
Beaucoup de gens se mettent des barrières d’emblée avant même de passer l’entretien :
« Je suis trop vieux »
« Je n’ai pas assez d’expérience »
« Je ne suis pas assez qualifié pour ce poste »
« Je suis une femme et ils cherchent un homme »
Mais ils oublient qu’ils ont bel et bien obtenu l’entretien ! Cela veut donc dire qu’ils ont des chances réelles. Les recruteurs n’ont pas de temps à perdre. « Time is money » comme on dit outre-Atlantique. S’ils vous ont fait venir, ça veut dire que vous avez vos chances. Point.
De plus, les anglo-saxons sont très pragmatiques. Ils auront tendance à faire confiance à quelqu’un sur ses qualifications sur le terrain et sur ses motivations. Et non pas sur une liste de diplômes.
Soyez donc positif et enthousiaste tout au long de l’entretien, et cela même si vous n’avez pas nécessairement l’age requis ou l’expérience nécessaire.
Ne dénigrez pas votre ancien employeur
Dans 90% des cas, les recruteurs vous demanderont les raisons pour lesquelles vous l’avez quitté : « How was your last job ? », « Why did you leave your last job? »…
De la même façon qu’un entretien en français, votre entretien n’est certainement pas le moment propice pour critiquer votre ancien employeur, et ce, même si vous avez été exploité ou que votre ancien employeur était un tyran.
Ici aussi, vous devez toujours être constructif et trouver des points positifs : « je souhaite mettre vraiment à profit mes capacités, et je sais qu’intégrer votre entreprise est l’occasion de le faire », « je veux évoluer vers un poste plus adapté à mes compétences »…
Envoyez un email de remerciement
Spécialement valable pour les gens qui candidatent aux États-Unis, il est de coutume d’envoyer un petit email de remerciement à la personne ou aux gens que vous avez rencontré lors de votre entretien (à chaque personne) 24 à 48h après.
Dans cet email, remerciez simplement le recruteur pour son temps, pour avoir répondu à vos questions et pour avoir partagé sa vision avec vous. Reconfirmez votre intérêt pour le poste et finissez par une formule de politesse.
4 à 5 lignes. C’est tout.
N’oubliez pas le follow-up
Pas de nouvelles du recruteur après quelques jours, n’hésitez pas à le relancer. Par email ou par téléphone.
Peut-être que la décision n’a pas encore été prise et encore une fois cela démontera toute la motivation que vous avez.
Et même si vous n’avez pas été choisi, peut-être qu’un autre poste s’ouvrira bientôt ou dans un autre département. C’est le moment de poser la question.